Colloque

13 décembre 2003

13 h 30 – 18 h 00

Assemblée Nationale

(salle n°62-41)

Tenter de définir la société civile revient presque systématiquement à l'opposer à la société politique. La société civile semble se constituer d'abord contre un fait social ou économique institutionnalisé par l'État ou le gouvernement. C'est le cas des phénomènes alter-mondialistes. Il s'agit alors de convaincre l'opinion publique de s'opposer activement à telle mesure ou tel phénomène. La société civile peut également émerger en faveur d'une cause : pour l'environnement, pour la liberté de la presse, ou encore pour les droits de l'homme, un droit familial, un droit fiscal.

Dans tous les cas, et pour toutes les causes, les représentants de la société civile se donnent pour tâche d'orienter, de conseiller et d'influencer le décideur politique en faveur de leur cause, le décideur politique restant en dernier ressort celui qui exerce pouvoir.

De ce fait, il nous a paru intéressant d'analyser, et de débattre sur, le rôle que tient la société civile dans les démocraties et particulièrement dans le système politique français. Le développement rapide, ces trente dernières années, de la société civile signe-t-il le début d'un déclin de la démocratie représentative - c'est-à-dire de la représentation directe du citoyen-individu par des élus - au profit d'un dialogue entre la société civile, en position de médiatrice, et les décideurs ? Arrivera-t-on dans quelques années à l'émergence d'un cinquième pouvoir ? Et quelle légitimité peut réclamer, au juste, la société civile ?

Pour tenter de répondre à ces questions, deux tables rondes seront organisées lors du colloque, autour des deux termes de la démocratie que sont le citoyen et le décideur politique. La première table ronde tentera d'analyser le rôle du citoyen dans l'émergence de la société civile : est-il manipulateur ou manipulé ? La seconde table ronde, quant à elle, tentera de cerner les relations ambiguës, passionnelles, parfois fusionnelles qu'entretiennent les sociétés civile et politique.

BULLETIN D'INSCRIPTION ET RENSEIGNEMENTS

Animation du colloque : Arlette Chabot, journaliste, France2

• 13 h 45 Ouverture et introduction : La société civile : un concept non identifié en politique ?

Jacques Dermagne, Président du Conseil Economique et Social

Nicolas Tenzer, Président du Centre d'Etudes et de Réflexion pour l'action Politique

• 14 h 15 Table Ronde I : " Le citoyen, acteur ou observateur de la société civile "

Mouvements spontanés de citoyens, vagues de contestations face à une situation sociale nationale ou internationale, désir de défendre les intérêts d'un groupe d'individus… les mouvements qui forment la société civile sont nombreux, mais ont tous un point commun : ils revendiquent une origine " citoyenne ". Il est exact qu'il s'agit la plupart du temps d'un regroupement de personnes n'ayant pas de mandat électoral.

Comment un mouvement " issu de la société civile " parvient-il à s'institutionnaliser ? Qui, au juste, représente-t-il ou prétend-il représenter ? Par ailleurs, le mode d'action de ce type de mouvement étant de plus en plus souvent médiatique, l'adhésion d'un individu à une cause défendue par la société civile ne s'effectue-t-elle pas a posteriori ? Ne constitue-t-elle pas alors une supercherie, une manipulation des citoyens ?

Malek Boutih, Secrétaire National du Parti Socialiste pour les questions sociales : Vers un nouveau rôle du citoyen dans notre démocratie ?

Safia Lebdi, Vice Présidente de l'association Ni putes ni soumises : Quand le peuple rappelle à l'Etat ses fonctions régaliennes…

Christina Tézenas du Montcel, Présidente de l'association L'envol : De l'association loi 1901 à la société civile

Michel Roy, Directeur du Plaidoyer International au Secours Catholique : L'émergence d'une société civile internationale

• 16 h 00 Table Ronde II : " La société civile, antichambre de la vie politique "

Bien que la société civile s'oppose par définition aux institutions politiques, force est de constater que ces deux univers sont loin d'être étanches.

D'une part, les membres de la société civile participent indubitablement à la vie politique, en rejoignant un mouvement, en créant un parti politique qui s'insère dans le jeu parlementaire et exécutif, ou en tentant d'influencer le pouvoir par le lobbying. La société civile n'a-t-elle pas le rôle d'une pouponnière d'hommes politiques ?

D'autre part, le décideur politique n'hésite pas, sur certains sujets, à faire appel à des représentants de la société civile : syndicats, mouvements professionnels et autres associations apportent au politique un point de vue spécialisé. Le décideur politique a-t-il en réalité les moyens d'ignorer la société civile ? Autrement dit, n'a-t-il pas comme seul interlocuteur concrètement possible non pas le citoyen dans son individualité (comme le maintient la fiction fondatrice de notre démocratie) mais bien la société civile ?

Yves Contassot, Les Verts - Adjoint au maire de Paris chargé de l'environnement : Le cas de l'écologie : un parti politique comme les autres ?

Frédéric Roussel, Membre du Conseil Supérieur du Notariat : La Société Civile Professionnelle : lobbying ou bonne conseillère ?

Sylviane Villaudière, Présidente de l'association Femmes, Débats et Société : Le sexe des politiciens

Jean-Louis Borloo, Ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales : L'action gouvernementale face à la rue

Alain de Vulpian, Vice-Président de l'Ami Public : La Société Civile : une nouvelle forme d'engagement politique ?

• 18 h 00 Cocktail au 12, rue Martignac
  

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